Le secteur de la microfinance au Sénégal a poursuivi sa dynamique de croissance en 2023, jouant un rôle essentiel dans l’inclusion financière des populations à faibles revenus. Avec 297 institutions recensées à la fin de l’année et un taux de pénétration de 19,7 %, ce secteur a desservi un large éventail de clients non bancarisés à travers le pays. Les 4778 points de service disponibles ont permis d’accéder à des produits financiers de base, comme le crédit, l’épargne et la microassurance, répondant aux besoins de 18 millions de clients dans l’UMOA, contre 16,9 millions l’année précédente.
Un cadre réglementaire en évolution pour renforcer la supervision
Le cadre réglementaire de la microfinance est fondamental pour garantir la stabilité du secteur. Régi par la loi n°2008-47 et modifié par la loi n°2019-06, le secteur a récemment connu une révision significative avec l’adoption d’un projet de loi uniforme de l’UMOA en décembre 2023. Ce texte, une fois intégré dans le système juridique sénégalais, apportera une homogénéité dans la réglementation et favorisera une meilleure gestion des risques et une surveillance accrue des institutions de microfinance (SFD).
La BCEAO et la DRS/SFD : des rôles clés dans la supervision et le contrôle
La BCEAO et la DRS/SFD (Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés) jouent des rôles cruciaux dans la supervision des SFD. La BCEAO est responsable de l’élaboration des normes de supervision et du contrôle des institutions atteignant un certain seuil d’activité. Elle collabore avec la Commission bancaire pour superviser les SFD ayant un encours de dépôts ou de crédits dépassant 2 milliards de FCFA. La DRS/SFD, quant à elle, exerce une tutelle sur le secteur, facilitant les procédures d’agrément et intervenant dans les décisions de retrait d’agrément en cas de manquements.
Le secteur en expansion malgré des défis persistants
En 2023, le secteur a enregistré des indicateurs de croissance significatifs, notamment dans le volume des crédits, les encours de dépôts et les fonds propres. Cependant, des obstacles demeurent, en particulier le respect des ratios prudentiels et la maîtrise des risques de crédit. La gestion de la rentabilité, mesurée par l’autosuffisance opérationnelle, le coefficient d’exploitation et le taux de marge bénéficiaire, reste un défi.
Perspectives et défis pour un développement durable
Pour maintenir et renforcer cette croissance, la microfinance sénégalaise devra surmonter les défis liés aux exigences réglementaires et aux performances financières. La réforme récente apporte une base solide, mais une gestion efficace des risques de crédit et une conformité stricte aux indicateurs financiers sont essentielles pour la résilience et la durabilité du secteur.
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