Le Premier ministre hongrois a fait scandale en Europe en inaugurant sa présidence semestrielle de l’UE avec cette visite surprise à Moscou ce vendredi 5 juillet. Et rien officiellement n’a permis une quelconque avancée sur la guerre en Ukraine.
La communication du Kremlin a réglé au millimètre la séquence pour une visite présentée par le porte-parole de la présidence russe comme une initiative de Viktor Orban, présentée il y a deux jours à peine.
La prise de parole finale s’est déroulée dans la salle Ekaterinski du Kremlin ; c’est la salle où, le 21 février 2022, Vladimir Poutine allumait la mèche de la guerre qu’il a lancée contre l’Ukraine. C’est aussi là où il avait interrogé un à un sur un ton glaçant, en direct à la télévision, tous les membres de son conseil de sécurité sur la nécessité de reconnaître indépendantes les républiques autoproclamées du Donbass. C’est un choix évidemment pour souligner, en creux, que selon lui, la clé de résolution du conflit est à Moscou.
Aucun drapeau européen derrière le chef de l’État russe et le Premier ministre hongrois, uniquement ceux de leurs États respectifs. Aucun drapeau européen. Mais pour le reste, les deux dirigeants, friands de provocations à l’encontre des européens, en ont offert un large éventail. Leur poignée de mains à Pékin en octobre dernier avait choqué notamment la diplomatie européenne. Alors, ils l’ont renouvelée en gros plan pour les premières images de leur rencontre.
Pour ses premiers mots conclusifs, après trois heures d’échanges, Vladimir Poutine a commencé par longuement détailler la coopération énergétique entre la Russie et la Hongrie. La fourniture d’énergie, la centrale nucléaire russe Paks II en Hongrie… Le chef de l’État russe a appelé cela « un pragmatisme sain ».
Budapest veut se hisser en porte-voix des Européens
En retour, Viktor Orban s’est posé en porte-parole du sentiment européen face à la guerre. Il l’a décrit ainsi, avec tous les éléments clés de la propagande du Kremlin en direction de l’Europe : « En Europe, nous vivons désormais dans l’ombre de la guerre depuis deux ans et demi. Cela cause d’énormes difficultés. On ne se sent plus en sécurité », a-t-il déclaré. « Nous voyons sans cesse des images de destruction et de souffrance. Et cette guerre a déjà commencé à affecter la croissance économique et notre compétitivité. Donc, comme je l’ai déjà dit, monsieur le président, l’Europe a besoin de paix. »
Comment la faire ? Officiellement – en tout cas – rien n’a avancé. Vladimir Poutine a maintenu qu’il veut la totalité des régions qu’il a annexées, que les soldats ukrainiens se retirent de villes que l’armée russe n’a pas conquises, comme la capitale régionale Zaporijjia, 720 000 habitants avant la guerre. On le sait, Kiev rejette ce qu’elle considère comme une exigence de capitulation. Viktor Orban a lui déclaré en guise de conclusion : « Les positions de la Russie et de Kiev sont très éloignées les unes des autres ». En voilà une information, a commenté – ironiquement – une journaliste indépendante russe.
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