Les enfants accompagnés et non accompagnés, ainsi que les jeunes, constituent une importante frange des immigrants au Sénégal. C’est dans ce contexte que l’ONG ChildFund Sénégal, avec l’appui du Bureau international du travail, a réalisé une analyse situationnelle sur la mobilité des enfants et leur protection, arrimée à une étude menée dans cinq régions du Sénégal.
Dans cette étude, il est souligné que les enfants en mobilité au Sénégal sont confrontés à des problèmes d’exploitation. Trente-six pour cent des filles sans domicile fixe (SDF) sont sexuellement exploitées, contre seulement deux pour cent des garçons. Ce chiffre alarmant montre une vulnérabilité accrue des jeunes filles dans ces situations précaires.
Le même document a démontré que 46 % des garçons sont exposés à l’exploitation par le travail et 20 % des filles sont victimes de violence physique. De plus, l’étude révèle que les enfants développent de grandes compétences pour se prendre en charge et adoptent des tactiques de survie face aux risques en situation de mobilité.
« Peut-être qu’au départ, pour beaucoup d’enfants, le projet n’était pas vraiment le leur. Mais ils finissent par adopter des projets d’adaptation, le plus souvent économiques ou liés à l’aventure, pour développer des stratégies contre l’exploitation, la maltraitance et les abus. Les enfants finissent par développer quelques ambitions », a expliqué la docteure Rokhaya Ndoye Mbaye lors de la restitution de l’étude.
Elle ajoute : « Ce sont des faits que nous avons retrouvés et qui sont fortement encouragés par des communautés d’accueil qu’ils peuvent trouver et par un système fort d’État et de partenaires. »
En ce qui concerne la mobilité des enfants au Sénégal, Rokhaya Ndoye Mbaye est revenue sur les véritables causes. « Les enfants partent pour plusieurs raisons. Ils partent, d’abord, pour des raisons économiques, pour améliorer le niveau de vie des familles, mais surtout pour se réaliser, pour essayer, comme le faisaient déjà nos grands-parents, de prouver qu’on est sorti de chez soi et qu’on est quelqu’un », fait-elle savoir.
L’étude met en lumière la nécessité urgente de renforcer les mécanismes de protection et de soutien pour ces enfants vulnérables, tout en sensibilisant les communautés et les autorités aux réalités et aux défis auxquels ces jeunes sont confrontés. Les chiffres dévoilés par ce rapport appellent à une action concertée pour mettre fin à l’exploitation et garantir un avenir plus sûr et plus digne pour tous les enfants du Sénégal.
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