Des combats acharnés ont eu lieu samedi 29 juin dans la bande de Gaza, surtout au Nord, opposant l’armée israélienne à des combattants du Hamas. Dans cette zone, les conditions de vie des habitants sont « désastreuses » selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA.
Alors que les troupes israéliennes avaient lancé le 7 mai une offensive terrestre dans la ville de Rafah, au Sud, présentée par Israël comme le dernier grand bastion du mouvement extrémiste palestinien Hamas, les combats ont regagné depuis en intensité dans plusieurs autres régions, notamment dans le nord.
Depuis jeudi, l’armée israélienne mène une opération à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville, où se trouvent selon elle des « infrastructures terroristes ». La Défense civile faisait état vendredi 28 juin de « nombreux morts » et de la fuite de « dizaines de milliers de civils », après un appel de l’armée à évacuer le quartier. « Dans les rues, les gens paniquaient, ils étaient terrifiés (…) Tout le monde quittait Choujaïya », raconte Samah Hajaj, 42 ans. « On ne sait pas pourquoi ils (les soldats israéliens, NDLR) sont entrés à Choujaïya, vu qu’ils y avaient déjà détruit les maisons ».
Dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 juin matin, des journalistes de l’AFP ont entendu des explosions, des frappes aériennes et des tirs provenant de ce secteur. L’armée israélienne a dit avoir éliminé vendredi « un grand nombre de terroristes et localisé un dépôt d’armes dans une école ». Toujours dans la ville de Gaza, la Défense civile a indiqué que quatre corps et six blessés avaient été dégagés des décombres d’un bâtiment touché par une frappe israélienne dans le secteur d’al-Sedra.
Des combats sur tout le territoire de Gaza
Dans le centre du territoire palestinien, où l’armée a dit avoir éliminé de « nombreux » combattants, des habitants déblayaient des gravats dans le camp de réfugiés de Maghazi après une frappe nocturne sur une maison qui a touché un centre médical. « La pharmacie, le service d’ophtalmologie et le département des urgences ont été complètement détruits. Il ne reste plus que des débris », a indiqué Tarek Qandeel, directeur du centre.
Plus au Sud, cinq corps ont été découverts à la suite d’un bombardement sur des tentes de déplacés dans le secteur d’al-Mawasi, près de Rafah, d’après des médecins. L’armée poursuit des opérations dans cette dernière ville, frontalière de l’Égypte, disant y avoir éliminé de « nombreux terroristes ».
Des conditions de vie « désastreuses »
Des témoins ont fait état de morts et de blessés parmi les déplacés du camp de Shakush, à l’ouest de Rafah, après une nouvelle incursion de l’armée israélienne et des tirs. Selon l’AFP, une source au centre médical Nasser de Khan Younès a dit avoir reçu quatre cadavres en provenance de l’ouest de Rafah.
La situation humanitaire et alimentaire s’est dégradée au nord comme au sud de la bande de Gaza, comme l’explique la porte-parole de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, Louise Wateridge :
L’insécurité alimentaire s’intensifie dans toutes les régions de Gaza. On peut voir le désespoir des gens qui attendent qu’une aide alimentaire quelconque arrive
Selon Louise Wateridge de l’UNRWA, la situation sur le plan alimentaire se dégrade tous les jours à Gaza
La porte-parole de l’UNRWA à Gaza Louise Wateridge a qualifié vendredi de « désastreuses » les conditions de vie dans le territoire palestinien, où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. Les habitants vivent dans des ruines d’immeubles ou des tentes autour d’un gigantesque tas de déchets, a-t-elle dit à la presse à Genève, en liaison vidéo depuis le centre de la bande de Gaza. À Khan Younès, dans le Sud, « Il n’y a pas d’eau, pas d’assainissement, pas de nourriture », a-t-elle ajouté.
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