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Gaza: début de la campagne de vaccination contre la polio, plombée par l’incertitude de la guerre

La campagne de vaccination contre la polio a débuté samedi 31 août à Gaza, soit avec un jour d’avance. Des pauses humanitaires sont censées permettre aux équipes humanitaires de travailler dans l’enclave et d’endiguer le retour de la maladie après 25 années d’absence. Cette campagne doit permettre d’administrer plus d’1,2 million de doses pour faire repasser le seuil de vaccination au-dessus des 90 % nécessaires pour endiguer la propagation du virus. Une campagne menée par l’Unicef, l’OMS et l’Unrwa. Les autorités sanitaires du Hamas, aussi responsables d’une partie de vaccination, dénoncent l’incertitude qui entoure la sécurité des équipes chargées de la campagne.

Deux gouttes du sérum dans la bouche de l’enfant, le geste qui permet d’administrer une dose du vaccin de la polio. Les autorités sanitaires de Gaza l’ont effectué à deux reprises devant la presse réunie à l’hôpital Al Nasser de Khan Younès (sud de la bande de Gaza) pour le coup d’envoi de la campagne. Celle-ci doit permettre de vacciner 640 000 enfants en dix jours.

« Nous nous sommes coordonnés avec nos partenaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Unicef. Ils sont directement impliqués dans la sécurisation des déplacements de nos équipes qui doivent aller vacciner les enfants là où ils se trouvent », explique le docteur Majdi Daher, directeur du comité technique de la campagne.

Et le temps à leur disposition sera compté. « Entre 6 h du matin et 2 h de l’après-midi, ce serait une fenêtre sans danger, selon les informations de nos partenaires, qui les ont obtenues auprès des autorités israéliennes », ajoute-t-il.

Cette pause dans les combats est loin d’être un cessez-le-feu ou une trêve humanitaire. Ce que dénonce le docteur Yousef Abuelreesh, vice-ministre de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne : « Nous avons essayé de garantir les conditions pour que nos équipes puissent aller à la rencontre de tout le monde en sécurité, mais nous n’y sommes pas parvenus, déplore-t-il. Nous avons donc décidé que nous irons même en cas de danger, pour aller à la rencontre de chaque enfant qui doit se faire vacciner. Même si notre sécurité n’est pas assurée. Mais il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. »

Ce large programme de vaccination permis par l’OMS doit être rapide et est absolument nécessaire, comme l’explique le docteur Bassam Abu Hammad.

Nous allons parvenir à éliminer ce virus en touchant toute la population. Tout le monde peut être touché par la polio, mais les enfants de cinq sont les plus vulnérables. Mais nous allons nous concentrer sur tous les enfants de moins de 10 ans dans le cadre d’un processus médical très sûr. Notre objectif est de vacciner 640 000 enfants, soit 95 % de l’intégralité des enfants de cette classe d’âge de la bande de Gaza. Le vaccin contre la polio est très sûr et les complications sont extrêmement rares.

De nombreux défis logistiques pour l’Unrwa

Cette campagne représente de nombreux défis logistiques pour l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. Dix mois de bombardements intenses et de déplacements de population ont empêché toute campagne de vaccination d’ampleur et favorisé la réapparition de la polio. Une maladie absente depuis 25 ans à Gaza.

« J’ai travaillé en Syrie quand la polio est revenue, mais là-bas cela a pris trois ans et demi de guerre brutale avec des taux de vaccination très bas pour que la maladie réapparaisse. À Gaza nous avons le premier cas d’enfant paralysé en un peu plus de dix mois », alerte Juliette Touma, porte-parole de l’Unrwa.

Trois jours de vaccination dans le centre de Gaza, trois jours au Su,d et puis trois jours au Nord pour acheminer 1,26 million de doses. Une mission rendue particulièrement complexe par le contexte sécuritaire incertain. « Ce n’est pas un cessez-le-feu, ce n’est même pas une trêve humanitaire. Ce sont des pauses des combats localisés spécifiquement pour la campagne de vaccination qui auront lieu durant quelques heures dans certains endroits. Le défi est comment parvient-on à atteindre chaque enfant en dessous de dix ans dans ces circonstances ? », se demande Juliette Touma.

Elle estime pourtant que le succès de la campagne profiterait à toute la région. « La polio voyage, et elle voyage très vite. Elle ne connaît pas de frontière, ne fait aucune différence entre un enfant palestinien, israélien ou égyptien. Cela doit arriver. C’est bénéfique pour chaque enfant, pour Gaza, pour Israël et toute la région. »

Les pauses humanitaires doivent débuter ce dimanche pour trois jours dans le centre dans l’enclave. L’Unrwa renouvelle son appel à un cessez-le-feu et au retour des otages.


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